lent heur #23

Le temps s’éprend d’une aube neuve sous le vent
où sèche le polaroïd entre mes doigts
dont j’attends l’épreuve impavide et sans émoi
En ai l’habitude, et le fleuve m’y comprend 

Elle insiste, d’un œil, la lune au pâle affront
gaufré sur le vélin d’un vaste miel azur
dont le soleil brouillon tire la couverture
feignant un prompt réveil, le point sous le menton

Nouvelle parure estivale à l’heure dite
offre au pola, entre mes doigts, des point-de-fuite

Tout ne m’est pas également à fleur de peau
que cet instant de béat “bah !” – l’épier dans l’aube
est un délice persistant (jusqu’à l’envie
d’avoir à porter à ton sein ma bouche, Nuit)

***

Hystériques et quotidiens, passez ! labeurs
pipis promenés par le chien sur le trottoir
rhumes, larmes, crachats, noués dans le mouchoir
linges à l’étendoir et maigres jambon-beurre

Et, raillant ce chaos, se fige à bout de bras
aux quatre coins, du ciel, au centre, un mouvement
une impression furtive et propre cependant
à faire, du moment, un potable pola

Une infime capture au cadre limité
avec, longeant ses bords, la vie qui va son cours
à l’inverse d’un fleuve absorbant nos détours
– un jour auquel soleil est encore assigné

Ralentissez un peu, fébriles chorégies
d’insignes sonneries – qui du glas, d’un réveil…
Vos sades avanies, gardez-les en sommeil
que j’adresse mes vœux aux bonheurs ébahis

couleurs primaires; appareil photo; polaroïd; illustration d'un poLème de tiniak; lent heur.
poLétiquement vôtre, tiniak.

tiniak ©2023 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
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